L’hôpital

L’hôpital

L’hôpital Bicêtre de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris est situé au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne (94).

L’hôpital propose une large gamme de spécialités pour l’adulte et l’enfant. Doté d’une structure d’accueil des urgences médicales et chirurgicales, il est reconnu pour la prise en charge des polytraumatisés et participe à la grande garde de neurochirurgie. Il bénéficie aussi d’une expertise en immunopathologie et en neuroradiologie interventionnelle. Il dispose une maternité de type III et un centre de chirurgie ambulatoire. L’hôpital Bicêtre accueille 20 centres de référence maladies rares et un centre cancers rares.

4 500

professionnels au service des patients

954

lits

3 549

naissances

97 703

passages aux urgences

L’hôpital Bicêtre constitue avec les hôpitaux Antoine-Béclère (Clamart), Maritime de Berck (62), Paul-Brousse (Villejuif), Ambroise-Paré (Boulogne-Billancourt), Sainte-Périne (Paris 16ème) et Raymond-Poincaré (Garches), le groupe hospitalo-universitaire AP-HP. Université Paris Saclay.

Directeur du groupe hospitalo-universitaire AP-HP. Université Paris-Saclay : Christophe Kassel

Président de la commission médicale d’etablissement locale : Pr Xavier Mariette

Directrice du site Bicêtre : Agnès Lesage

Les origines de Bicêtre remontent au milieu du XIIIème siècle, époque à laquelle Louis IX fit don à une colonie de Chartreux d’un domaine situé sur le territoire de Gentilly. Vers 1286, Jean de Pontoise, évêque de Winchester se rendit acquéreur du domaine abandonné par les Chartreux et construit un donjon féodal. Par la suite, à l’emplacement du château féodal qui fut détruit, Louis XIII fit bâtir un hôpital destiné à recevoir les soldats blessés.

La responsabilité du projet fut confiée au Cardinal Richelieu et les travaux à Jacques Lemercier, architecte du Roi, mais la réalisation complète du projet fut interrompue par la mort du Roi. En 1656, Mazarin décida de rattacher cet hôpital à un autre hôpital général créé par le Roi. Bicêtre fut affecté aux hommes, vagabonds, vieillards, indigents de toutes sortes (en 1668, on comptait 600 pensionnaires). L’hôpital de Bicêtre devint successivement ou simultanément, prison d’Etat, asile d’aliénés et hospice. En 1823, il fut appelé “Hospice de la vieillesse Hommes” et en 1885, ‘Hospice de Bicêtre”.

Il est conçu sur le schéma classique de l’hôpital, en damier. Du projet initial, seuls les pavillons d’enceinte et le bâtiment central composé de deux ailes en retour d’équerre dans un axe nord-sud seront construits. En 1725, face à l’accroissement de la population de l’hospice, on chargea Germain Boffrand, architecte du Duc de Lorraine, de résoudre la question de l’approvisionnement en eau, transportée jusque là en tonneau de la Bièvre ou dela Seine. Il conçut un puits creusé à 58 m de profondeur.
Un dispositif de deux immenses seaux de 270 litres chacun servait à remonter l’eau. Vers 1856-1858, les 12 chevaux puis les prisonniers et enfin les aliénés furent remplacés par une machine à vapeur. La salle du réservoir est attenante au puits. Son couvrement est constitué d’une voûte unique d’arête reposant sur quatre piliers massifs. Au sous-sol des bâtiments du cabanon (XVIIIème siècle) se situent les cachots dits “blancs” par opposition aux “noirs” plus sombres encore et détruits aujourd’hui.

En 1792, l’hôpital est envahi par une bande armée décidée à délivrer les prisonniers et à abréger les souffrances des coupables. Les jugements sont sommaires. 172 prisonniers sont passés au sabre dans une cour située au sud-ouest du grand puits.

Cette “cour des massacres de septembre”, aujourd’hui lieu tranquille et calme, est entourée de constructions à péristyle, édifiées lors de la restructuration de 1822. A partir de 1796, cette prison sera le point de départ de la chaîne des condamnés pour les bagnes de Brest, Rochefort ou Toulon. Les galériens sont enchaînés deux à deux par le cou dans la cour à l’arrière du bâtiment. Victor Hugo, autorisé à assister au ferrement de la chaîne, relatera cet épisode douloureux de l’hôpital dans “Le dernier jour d’un condamné”. En 1836, la prison sera fermée. En 1850, les bâtiments de l’hôpital, datant du XVIIè siècle, qui ne comportaient à l’origine que le rez-de- chaussée et un étage, sont surélevés d’un étage et les ailes sont reconstruites. Les pavillons d’angles sont réintégrés. Les galeries couvertes (XVIIe-XIXe siècles) nommées “allées des bronchites” étaient réputées comme des lieux de passage ventés ; l’endroit, appelé “le Rivoli de Bicêtre”, a été vitré depuis. A la fin du XIXe siècle est édifié à l’ouest de l’hospice, un quartier d’aliénés constitué de grands pavillons parallèles reliés entre eux par des galeries. Toujours visibles, ces bâtiments hauts et étroits, parallèles les uns aux autres, dressent leurs pignons de brique face à l’hôpital fonctionnel reconstruit dans les années 1970-1971.

Le centre hospitalier de Bicêtre continue de se développer et de se moderniser sur son aile ouest tout en valorisant son secteur historique ouvert à l’est sur le Kremlin-Bicêtre. Un parc ouvert au public est situé au Nord de la première porte de l’hôpital.

Bâtiments classés ou protégés :

bicetrehistoire

– Les façades et les toitures des deux pavillons Jacques Lemercier, incorporés au Front des Grandes Divisions, construits en 1634

– La porterie Nord, dite Porte Saint Jean-Baptiste en 1668

– Les façades et les toitures de la porterie Est, datant de 1757, ainsi que le passage voûté et les vantaux en bois (Portail des Champs)

– L’ensemble des constructions dite “Le Grand Puits”

– Les façades et les toitures du seul pavillon d’angle subsistant de l’enceinte du XVe siècle, bordant la rue Séverine (actuellement salle de garde des internes)